Cimetières du Mellois

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SAINT PIERRE A CHAMP (79) (VAL EN VIGNES)





mise en ligne le 25/09/2024

Cabane de vignes




82 ans

veuf de RENOUX Jeanne

fils de MARTIN Jean et de ROULEAU Françoise

né à SAINT HILAIRE DU BOIS (49)

N et




« 26/10/2023 »






« 14/12/2023 »





« 09/04/2023 »


« 06/04/2023 »

La communauté de communes du Thouars voulant récupérer une cabane de vignerons, il lui a fallu préalablement procéder à l’exhumation d’un corps enterré là en 1903. Une histoire insolite.

Elles étaient loin de s’imaginer ces deux gamines, Françoise et Isabelle Gourdon, sautant à pieds joints dans la cabane du Père Martin, chantant « On va le réveiller », qu’un jour d’avril 2023, le mardi 4, des décennies plus tard, elles seraient mises en face des restes de leur lointain aïeul.

Mais avant de conter ce qui pourrait être une simple exhumation, il faut remonter à la fin du 19e siècle, le 4 novembre 1886. Jean Martin, habitant Saint-Pierre-à-Champ adresse une demande au préfet. « J’ai l’intention de construire un bâtiment sur le bord du chemin n° 32, à droite de Saint-Pierre-à-Champ à Doué. Dans un clos de vigne nommé le Pajot. Ce clos de vigne est à une distance de 600 mètres du bourg. Je suis désireux de construire le plus tôt possible. »

La cabane de vigne devient sépulture

La requête se termine par un : « J’ai l’honneur d’être avec respect Monsieur le préfet votre très humble et obéissant serviteur », signé Martin père. L’agent-voyer cantonal ayant donné un avis favorable « considérant que rien ne s’oppose à ce que suite favorable soit donnée à la requête de M. Martin, est d’avis qu’il y a lieu d’accorder au pétitionnaire l’objet de sa demande », le préfet donnait l’autorisation de construire le 22 janvier 1887.

J’ai l’honneur de vous exposer que mon désir est de me faire inhumer dans le caveau qui se trouve dans le pavillon que j’ai fait construire dans mon champ, appelé le Clos des Pajots.

Jean Martin, propriétaire de la cabane Saint-Pierre-à-Champ

L’homme avait-il déjà imaginé l’édifice à d’autres fins que celles d’abriter vignerons et matériel ? Toujours est-il que la construction comportait une partie souterraine accessible par un escalier et qu’une nouvelle demande sera adressée le 16 mai 1889 au maire de la commune. « J’ai l’honneur de vous exposer que mon désir est de me faire inhumer dans le caveau qui se trouve dans le pavillon que j’ai fait construire dans mon champ, appelé le Clos des Pajots. »

Faisant valoir l’éloignement du bourg, Jean Martin terminait ainsi : « Par conséquent, au point de vue hygiénique, comme au point de vue légal, rien ne s’oppose à ce que vous m’accordiez l’autorisation que j’ai l’honneur de vous demander. » La démarche est vue et approuvée par la préfecture le 31 mai 1898.

Le 4 février 1903, à l’âge 87 ans, Jean Martin meurt ; il est inhumé selon ses vœux sous sa cabane. Il y restera jusqu’à ce jour d'avril 2023, dans ce que les habitants de la commune ont continué à appeler, au fil des décennies, « la cabane à Martin ».

Une halte de la route des vins

Le temps a fait son œuvre et la cabane bien que fort bien construite a perdu sa toiture au fil du temps. Mais voilà qu’un projet de la communauté de communes du Thouarsais et des vignerons entend redonner son aspect originel à l’édifice en l’intégrant à la future « Route des vins ».

Mais pas question aux yeux de la loi d’une quelconque transaction alors que l’édifice est toujours une sépulture. C’est la raison pour laquelle il a été procédé à une exhumation par les pompes funèbres en présence de Laurent Tocreau, maire délégué de Saint-Pierre-à-Champ, de Christophe Guillot, maire de Val-en-Vignes et des ayants droit, Françoise et Isabelle Gourdon et de leurs conjoints Serge Cailleaud, qui a notamment partagé ses recherches généalogiques, ainsi que Denis Courtin.

Stéphane Brémaud n’a pas été surpris par la présence de la couleuvre.

Stéphane Brémaud n’a pas été surpris par la présence de la couleuvre.
© (Photo NR)

Deux occupants dans le tombeau

Coup de théâtre à l’ouverture de la sépulture lorsque l’employé des pompes funèbres, Stéphane Brémaud chargé de recueillir les os du défunt, annonce : « il n’est pas tout seul votre homme », découvrant une couleuvre de belle taille lovée sur sa pelle. Pour l’homme cette présence a une signification : « le bonheur ». Quant à l’animal tiré de son hibernation, il n’a pas demandé son reste !





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