Cimetières du Mellois |
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(cimetieresmellois.fr) |
PIERRE LA TREICHE (54)
visite du 21/09/2017
Mise en ligne le 09/10/2017
Joseph Poussot (1861/1891), père du monocorde
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Joseph Poussot est né le 6 décembre 1861 à Grandvillers, près de Bruyères dans les Vosges. D’esprit vif et curieux, il fut vite remarqué par son oncle maternel, l’abbé Charles Tihay, dépositaire de plusieurs brevets, dont celui du pédalier à roulements à bille, cher aux cyclistes qui fréquentent la vallée touristique de la Moselle. Ce prêtre fut à l’origine d’un brevet déposé en 1862 pour un instrument de musique polycorde, resté à l’état théorique mais qui servira plus tard de modèle à Joseph Poussot pour son monocorde. En 1883, Joseph Poussot, 22 ans, s’installe à Pierre-la-Treiche invité par l’abbé Alban Guyot, un de ses oncles, sorte de « curé d’Ars » apprécié au village. Renommée internationale
Le 8 mars 1886, le jeune inventeur dépose à Paris le brevet d’invention de son monocorde. L’instrument est composé d’une corde unique ou jumelée à l’octave, tendue sur une caisse horizontale en forme d’amande, sur lequel on peut jouer rapidement toute musique à l’aide d’une notation originale. Sept tailles différentes, allant du monocorde d’étude au monocorde grand luxe, conduisent cet instrument populaire au succès, précisément auprès des jeunes filles de Pierre-la-Treiche regroupées au sein d’un orchestre dirigé par Joseph Poussot. La renommée du monocorde dépasse les limites nationales ; des instruments sont expédiés aux Pays-Bas, Italie, Canada, Belgique et, jusque dans les Missions en Afrique. Plus de 1.200 au total. Monocorde offert au pape
À ce jour, il n’en reste pratiquement plus. On en connaît un exemplaire au Musée de Stockholm, 2 au Musée d’Art et d’Histoire de Toul, 1 au Musée Lorrain de Nancy. En 1888, un monocorde richement sculpté est offert au pape lors de l’Exposition Missionnaire du Vatican. Le 10 avril 1888, Joseph Poussot épouse une jeune fille de Pierre-la-Treiche, Marie Chenin, dont le cousin, sous le pseudonyme d’Emile Moselly, sera Prix Goncourt. En 1889 naît Marie, puis Maria en 1890. L’entreprise de construction de monocordes, florissante, compte pas loin d’une dizaine d’ouvriers-luthiers en 1891. Le transfert de l’atelier, à l’étroit dans l’imprimerie de l’abbé Guyot, est envisagé dans de nouveaux locaux situés dans le château. Hélas le jeune couple ne va guère profiter de son bonheur : le 2 juillet 1891, Joseph Poussot se noie dans la Moselle au lieu-dit ‘’le quart du sable’’. Il avait 29 ans et demi…
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