Au XIXe siècle, une loi interdit aux Carmélites d’enterrer leurs défuntes au sein du monastère. Un enclos fut alors créé au cimetière de Lisieux. Sœur Thérèse, qui n’était pas encore sainte, y a reposé.



L’histoire


Thérèse fut inhumée au cimetière de Lisieux le 4 octobre 1897. Sa tombe était fort simple, creusée à même la terre : « Cette fosse fut creusée profondément parce que, par raison d’économie, on pensait pouvoir, à l’avenir, placer d’autres cercueils au-dessus du premier. Il y avait, sur cette tombe, une croix de bois, comme c’est l’usage pour les Carmélites, avec la simple inscription du nom de « Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus » et au-dessous cette phrase de la Servante de Dieu : « Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre ». (Témoignage de sr Marie-Elisabeth de Sainte-Thérèse, tourière, septembre 1911.)



La ferveur autour de Sœur Thérèse va très vite transporter les foules jusqu’à sa tombe, telle la famille d’Édith Piaf, pour demander la guérison de la petite fille atteinte d’une maladie des yeux !


Au-dessus de ce caveau, une croix de bois. Les pèlerins y écrivaient au crayon leurs intentions. Malgré l’interdiction de culte, Thérèse n’étant pas encore béatifiée, certains font brûler des cierges sur la tombe : « Ces cierges ont, une fois, incendié une couronne de celluloïd qui se trouvait au pied de la croix, et cette croix de bois a été en partie brûlée. On l’a alors remplacée par une croix de fer. » (Témoignage de M. Acard, sacristain du Carmel.)


Le 6 septembre 1910, au début des procès en canonisation (procédures religieuses nécessaires à la reconnaissance comme sainte), les restes de Thérèse furent exhumés et déplacés. « Mgr l’évêque avait bien voulu me demander de reconnaître en ma qualité de médecin l’identité et l’état des restes. Le cercueil contenant ses restes a été renfermé dans un cercueil de plomb, et ce dernier dans un cercueil de chêne, le tout muni de sceaux aux armes de Mgr Lemonnier et de Mgr de Teil, vice-Postulateur. Le tout a été déposé dans un petit caveau. » (Témoignage du Dr La Néele.)


Au moment de la Première Guerre mondiale, les pèlerinages de Poilus ont été très nombreux auprès de la croix de la tombe de Sœur Thérèse.




L’enclos des carmélites reste un lieu très visité aujourd’hui. L’emplacement de la première tombe est marqué par la première croix de bois, enchâssée dans une grande croix en verre et en métal. Le caveau, quant à lui, est surmonté par une statue de Thérèse. Il abrite les dépouilles de sœurs proches de Thérèse, telle Marie de Gonzague ou Sœur Marie de la Trinité. C’est de ce caveau, le 26 mars 1923, que très solennellement, les restes de Thérèse seront à nouveau exhumés pour reposer définitivement dans la chapelle du carmel.







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