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CIVAUX (86)

Visite du 26/07/2015

Mise en ligne le 06/02/2019

Abbé ABRIOUX Jean (…./1975)






JEAN ABRIOUX

CURE DE CIVAUX

DE 1939 A 1975

PRIEZ POUR LUI

SES PAROISSIENS



Source image et article ci-contre




Jean Abrioux né le 27 juin 1906, prêtre le 29 juin 1932, est nommé vicaire à Notre-Dame de Niort, puis en 1939, curé de Civaux. Il le reste jusqu'à son décès le 3 juillet 1975. Le curé Abrioux a laissé un souvenir fort à ceux qui l'ont connu. Sa vitalité, son ouverture d'esprit, son humour mais aussi son franc-parler, voire ses emportements, sont appréciés finalement par le plus grand nombre. Il est très présent dans la vie communale. Il va fréquemment le soir à la veillée jouer à la belote chez les habitants et pas seulement chez ceux qui fréquentent son église, car il respecte la liberté de chacun. Il organise des fêtes, des voyages, des excursions pendant les pèlerinages, des représentations théâtrales, même s'il n'est pas le premier curé à le faire. Il est secrétaire de l'association sportive de Civaux, l'A.S. football et à ce titre tient la billetterie des concours de belote, voire des bals organisés au profit de l'association. Lorsque les fouilles archéologiques commencent, il y apporte son entier soutien, ce qui n'était pas inutile alors. Les témoins évoquent différentes actions qu'il accomplit : la confection de cadeaux pour les prisonniers quand il fut démobilisé, ses trajets en vélo pour aller chercher des médicaments pour ceux qui ne pouvaient se déplacer, l'accompagnement quotidien de certains malades. Il a de très bons rapports avec les maires et les instituteurs et la plupart des habitants. Au début de son mandat, il a chez lui son père qui y décédera en 1945 et sa mère jusqu'en 1960. Sa soeur, célibataire, tient sa maison. Il reçoit souvent ses neveux et nièces. Il avait cinq frères. L'une de ses nièces nous a dit le très bon souvenir qu'elle garde des vacances à Civaux chez l'oncle Jean qui, dit-elle, était très chaleureux avec eux.

    C'est un homme de foi qui n'hésite pas à parler de Dieu si les circonstances s'y prêtent et à organiser avec plaisir des manifestations religieuses. Il se présente, disent les témoins, d'abord comme un homme cordial, direct, qui n'aime pas l'hypocrisie. Il a cette sympathie pour les autres et notamment pour ceux qui souffrent ou qui sont considérés par l'Eglise comme des « pécheurs » car il est très conscient de la faiblesse des hommes dans ce parcours incertain qu'est la vie.  Il a des idées sociales plutôt progressistes, si c'est être progressiste que de fréquenter tous les habitants, croyants ou non, et de penser que certains, en difficulté, ont plus besoin de lui que d'autres. Certains disent d'une façon lapidaire qu'il est « communiste et qu'il lit même l'Humanité ». Ce qui est certain, c'est qu'il a compris ce que l'Eglise mettra longtemps à admettre, c'est que deux institutions ne se confondent plus et ne sont plus en concurrence : la paroisse et la commune. Autrement dit, il reconnaît le bien fondé de la laïcisation. Ce qui, dans les années de la guerre, n'est pas encore facilement admis par les autorités religieuses. Ainsi, il participe aux activités communales et s'implique dans l'association sportive de Civaux plutôt que de créer une équipe et de réitérer la ridicule rivalité de Dom Camillo et Pépone !

    On peut être surpris que ce prêtre moderniste n'ait pas innové dans la liturgie comme s'en étonnent quelques personnes qui arrivent à Civaux dans les années 1950-1960. Effectivement, pendant longtemps, il dit la messe dos au peuple, organise des processions très traditionnelles, sans participation active des fidèles ni aux offices ni aux chants assurés par des chanteuses là-haut sur la tribune… Il est vrai qu'il aime les grandes cérémonies dans la tradition comme nous le verrons. Pour répondre à cela, deux hypothèses qui se conjuguent certainement. La première, c'est  qu'il appartient à une génération qui a été formée dans les séminaires dans les années 30 et qu'il a toujours voulu rester dans les canons de l'Église en ce domaine. La seconde, c'est que la majorité de ses paroissiens est composée de personnes qui, pour la plupart, ne souhaitent pas sans doute qu'on bouleverse leurs habitudes.

    La maladie rendit la fin de sa vie difficile et ralentit la vie paroissiale (40).

    Jean Abrioux fut le dernier curé de Civaux. Il va de soi, alors, que les témoignages recueillis lors des entretiens filmés réalisés par l'association des Amis du Pays de Civaux concernent presque exclusivement son mandat. Pour les premières années du siècle, nous avons utilisé d'autres sources : les archives paroissiales et les archives diocésaines, le bulletin paroissial, Le Clocher de Civaux, d'autant plus intéressant qu'il est lu par une majorité des paroissiens, des notes et rapports adressés par les curés à l'évêché.







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