Biographie
de la Ve République
SALARDAINE (André, Armand, Joseph) Né le 9
juin 1908 à Charron (Charente-Maritime) Décédé
le 2 juin 1985 à Puilboreau (Charente-Maritime)
Député
de la Charente-Maritime de 1962 à 1968
C’est
à Charron, à quelques kilomètres de La
Rochelle, qu’André Salardaine voit le jour en 1908.
Son acte de naissance précise que son père
travaille alors comme boucholeur : ce terme désigne un
mytiliculteur spécialisé dans l’élevage
des moules sur bouchots. André Salardaine se destine très
vite à la carrière militaire. Capacitaire en droit,
il entre à l’école de gendarmerie de Melun et
en sort en 1930. Il devait passer vingt-huit années dans
la gendarmerie. Il est mobilisé en septembre 1939 ; son
attitude pendant la campagne de France lui vaut d’être
décoré de la croix de guerre 1939-1945. Après
la Libération, un nouveau front s’ouvre en Indochine
en 1947. André Salardaine connaît alors une première
expérience outre-mer dans le cadre d’une guerre de
décolonisation. Décoré de la croix de guerre
des théâtres d’opérations extérieures
(TOE), il sert ensuite en Algérie, avant le retour du
général de Gaulle au pouvoir. Capitaine de
gendarmerie, André Salardaine est en outre titulaire de la
Légion d’honneur et de la médaille militaire
au moment de sa retraite en 1958. Un an plus tard, il devient
maire de La Rochelle et succède à l’armateur
Edouard Morch dans cette fonction. Membre de l’Union pour
la nouvelle République (UNR), André Salardaine est
en outre élu conseiller général du canton de
La Rochelle-Ouest en 1961. Il s’impose comme une des
principales personnalités du gaullisme en
Charente-Maritime au début des années 1960. En
novembre 1962, c’est au maire de La Rochelle qu’il
revient de porter les couleurs de l’UNR dans la première
circonscription de la Charente-Maritime, contre le sortant Alain
de Lacoste-Lareymondie, membre du Centre national des
indépendants (CNI) et partisan de l’Algérie
française. Dans sa profession de foi, André
Salardaine se réclame de l’action conduite «
sous l’impulsion du général de Gaulle et la
direction éclairée de Michel Debré et
Georges Pompidou » et se définit comme un «
gaulliste de toujours ». Ses documents électoraux
reprennent pour l’essentiel les thèmes de campagne
portés par l’UNR au niveau national : reconnaissance
à de Gaulle pour l’action entreprise depuis 1958,
nécessité de poursuivre l’effort de
redressement national, rejet des partis présentés
comme nostalgiques de la IVème République (SFIO,
MRP, CNI), confirmation du vote émis lors du référendum
du 28 octobre précédent. Il a pour suppléant
le conseiller général de La Rochelle-Est Michel
Noël, ancien membre du RPF et candidat des gaullistes aux
élections générales des 23 et 30 novembre
1958, puis à l’élection partielle des 22
février et 1er mars 1959. Ce tandem très rochelais
traduit l’équilibre démographique de la
première circonscription de la Charente-Maritime. Les deux
cantons de La Rochelle comptent en effet 46137 inscrits à
eux seuls, ce qui représente 75% des inscrits de la
circonscription. André Salardaine arrive largement en tête
du premier tour de scrutin avec 47,7% des voix, contre 21,2% pour
le communiste Léon Belly, 17,5% pour le député
sortant Alain de Lacoste-Lareymondie et 13,7% pour l’ancien
parlementaire Roger Faraud, candidat de la gauche modérée.
Le 30 novembre 1962, André Salardaine est élu
député de la Charente-Maritime grâce au
soutien de 65,5% des électeurs. Il s’inscrit au
groupe de l’Union pour la Nouvelle République et de
l’Union démocratique du Travail (UNR-UDT) et siège
à la Commission des affaires culturelles, familiales et
sociales de l’Assemblée nationale sous la deuxième
législature de la Vème République. Il
s’intéresse surtout aux problèmes de la mer
et de la pêche dans les années 1960 : ses huit
interventions en séances publiques portent toutes sur ces
sujets entre 1962 et 1967. Le 16 janvier 1963, le député
rochelais réclame ainsi la suppression de la taxe
spécifique sur les carburants que paient les armateurs à
la pêche français. Cette taxe, destinée à
l’établissement national des invalides de la marine,
place, d’après André Salardaine, les
armateurs français en situation défavorable par
rapport aux autres pays du Marché commun. Les débats
sur la politique française d’aménagement du
territoire lui offrent l’occasion de défendre les
intérêts de son département d’élection
au Palais-Bourbon. Le 27 novembre 1963, il souligne « les
grandes possibilités qu’offre l’axe routier
Océan-Suisse qui, à travers la France du Centre,
relierait l’Atlantique à Genève, à
Bâle, à l’Europe centrale ». Moins de
deux ans plus tard, il s’inquiète du « grave
danger qui pèsera sur l’économie des ports
moyens et provoquera leur étouffement et, finalement, leur
disparition (…) si le projet de réforme
administrative et financière des six grands ports
autonomes français n’est pas étendu à
d’autres ports importants ». Le texte en question,
maintes fois remanié, date de juin 1961 et vise à
créer six ports autonomes définis comme
établissements publics de l’Etat, dotés de
l’autonomie financière et placés sous
l’autorité du ministre des travaux publics. Aux deux
ports maritimes autonomes de Bordeaux et du Havre, qui
fonctionnent sous le régime de la loi du 12 juin 1920,
l’exécutif souhaite ajouter ceux de Dunkerque, de
Rouen, de Nantes-Saint-Nazaire et de Marseille. André
Salardaine observe que « la supériorité
technique du port de La Rochelle-La Pallice » est reconnue
par tous et juge qu’il devrait en conséquence
pouvoir bénéficier du statut de port autonome. Le
député socialiste Jeannil Dumortier réagit
aux propos du maire de La Rochelle : il rappelle qu’un
rapport parlementaire a relevé l’intérêt
du port de La Rochelle-La Pallice, en particulier pour les grands
pétroliers, mais que le gouvernement a choisi de ne pas en
tenir compte (séance du 8 avril 1965). Le principal
dossier sur lequel s’illustre André Salardaine est
celui de la retraite des « travailleurs de la mer ».
Membre de l’établissement national des invalides de
la marine depuis février 1963, il défend en qualité
de rapporteur un projet de loi abrogeant la clause de
prescription après cinq ans des droits à pension
des salariés de la marine (mai 1966), puis un texte sur la
retraite des marins conchyliculteurs (juin 1966). Les votes
du maire de La Rochelle sont conformes à ceux du groupe
UNR-UDT entre 1962 et 1967. Il autorise la ratification du traité
de l’Elysée (13 juin 1963) et approuve l’encadrement
du droit de grève dans les services publics (26 juillet
1963). André Salardaine se prononce en faveur de la
réforme du mode d’élection des conseillers
municipaux (17 juin 1964). Réélu maire de La
Rochelle en 1965, l’ancien officier de gendarmerie
sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire à
l’occasion des législatives de mars 1967. La
première circonscription de la Charente-Maritime a voté
moins massivement en faveur du général de Gaulle
que la moyenne nationale, lors des élections
présidentielles de décembre 1965 (52,2% contre
55,2% dans l’ensemble du territoire). En mars 1967, André
Salardaine affronte au premier tour l’avocat Michel
Crépeau, membre du Parti radical et candidat de la
Fédération de la gauche démocrate et
socialiste (FGDS), ainsi que Léon Belly pour le Parti
communiste, André Toumit pour le Centre démocrate
et Marc Bouscasse pour le PSU. André Salardaine rassemble
46,97% des suffrages exprimés au premier tour et jusqu’à
53,2% dans le canton d’Ars-en-Ré. Entre le 5 et 12
mars 1967, le député sortant dénonce dans
ses documents électoraux « l’apport de
nombreuses voix de l’extrême droite » au
candidat de la gauche modérée Michel Crépeau.
C’est contre ce dernier qu’André Salardaine
est réélu le 12 mars 1967 avec 50,5% des voix
seulement. Membre du groupe de l’UD-Vème
République, André Salardaine retrouve la Commission
des affaires culturelles, familiales et sociales en 1967-1968. Il
dépose une proposition de loi tendant à modifier le
régime de retraite des marins français en novembre
1967 et rédige lui-même un rapport sur cette
proposition de loi (déposé sur le bureau de
l’Assemblée nationale le 24 avril 1968). Le député
de la Charente-Maritime ne prend pas la parole dans l’hémicycle
sous la troisième législature. Il ne vote pas la
motion de censure contre les pouvoirs spéciaux en matière
économique et sociale, le 9 juin 1967. Le maire de La
Rochelle a perdu son siège à l’Assemblée
départementale en 1967 et semble en difficulté face
à Michel Crépeau, jeune avocat talentueux et
dynamique, à la fin des années 1960. Les gaullistes
lui préfèrent Philippe Dechartre, gaulliste de
gauche entré depuis peu au gouvernement, pour défendre
la majorité dans la première circonscription de la
Charente-Maritime lors des législatives des 23 et 30 juin
1968. Ce « parachutage » devrait idéalement
permettre à Philippe Dechartre de succéder à
André Salardaine à la mairie de La Rochelle lors
des élections municipales de 1971. Vainqueur de Michel
Crépeau grâce au soutien de 51,8% des électeurs,
Philippe Dechartre demeure au gouvernement après les
législatives. Son suppléant Albert Dehen siège
à sa place au Palais-Bourbon jusqu’en 1973. En 1971,
Michel Crépeau apporte la mairie de La Rochelle à
l’opposition et succède à André
Salardaine comme premier magistrat. Amer, l’ancien
parlementaire se présente en « candidat libéral
d’union républicaine » aux élections
législatives de mars 1973 dans la première
circonscription de la Charente-Maritime. L’investiture de
l’Union des républicains de progrès a été
accordée au centriste François Blaizot, directeur
de l’Aménagement rural. Au premier tour, André
Salardaine obtient 19% des suffrages exprimés, contre
21,9% pour François Blaizot. Le total des voix de gauche
s’élève à 58,9% des voix au premier
tour. C’est avec un résultat encore amélioré
(59,3%) que Michel Crépeau s’impose comme député
le 11 mars 1973. André Salardaine se retire alors de
la vie publique. Il se marie pour la troisième fois en
février 1977, à La Rochelle, et meurt huit ans plus
tard, quelques jours avant son soixante dix-septième
anniversaire.
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Sur
le quai de LA ROCHELLE, André GUELFI (à gauche)
accueille des personnalités
(dont le maire M. SALARDAINE) pour une visite de son nouveau
bateau congélateur « Clupéa »
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Officier de la Légion d'Honneur
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Médaille Militaire
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Croix de guerre 39/45
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Croix de guerre TOE
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